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Incidencia | Viernes, 9 de octubre de 2015
Alliance contre le Racisme et la Xénophobie nord du Maroc, Association AL KHAIMA, Association lumière sur l'émigration clandestine au Maghreb (ALECMA), Association Marocaine des Droits Humains (AMDH), Asociación Pro Derechos de la Infancia (PRODEIN), Association Thissaghnasse pour la Culture et le Développement (ASTICUDE), Collectif des Communautés Subsahariennes au Maroc (CCSM), Collectif Loujna Tounkaranké, Conseil des Migrants Subsahariens au Maroc (CMSM), EuroMed Droits – Réseau euro-méditerranéen des droits humains, Groupe antiraciste de défense et d'accompagnement des étrangers et migrants (GADEM), Réseau Migreurop
Dix années après les évènements meurtriers aux frontières de Ceuta et Melilla, en octobre 2005, les organisations de la société civile constatent une impunité des actes de violence commis sur les candidat-e-s à l'immigration vers l'Europe à la frontière nord marocaine, frontière sud de l'Europe.
2005-2015 est une décennie qui, bien que marquée dans les dernières années par des changements politiques prometteurs, a été jalonnée par une violence constante et parfois mortelle, notamment dans les zones transfrontalières.
L'analyse des exactions commises à la frontière Nador-Melilla a mené nos organisations à publier cette déclaration.
Nous, organisations de la société civile issues de la région afro-méditerranéenne et de l’Europe, réunies à Rabat les 1, 2 et 3 Octobre 2015 dans le cadre de l’atelier « Bloquer les migrant·e·s le plus loin possible des frontières européennes ? », demandons à tous les gouvernements concernés, ce qui suit :
Depuis plusieurs mois, des personnes ressortissantes de Syrie et palestiniennes de Syrie sont bloquées à la frontière de Beni Ansar, empêchées d'atteindre Melilla, parfois par la force.
Certaines d'entre elles ont été arrêtées et poursuivies. En septembre à Nador, un réfugié Syrien a été condamné à une peine de prison ferme de deux mois. Ces blocages ont ouvert la porte à un vrai trafic humain où les personnes syriennes et subsahariennes sont contraintes de payer des sommes considérables pour traverser les frontières.
Nous déplorons l’utilisation de ressources techniques et financières abyssales dans la construction de nouvelles barrières et dans la multiplication des actes de violence à l’égard des personnes en mobilité transnationale et/ou potentielles demandeuses d’asile.
Nous demandons de manière urgente, la fin de l’impunité dont jouissent les responsables de ces exactions et de ces politiques migratoires sévissant aux frontières Sud de l’Europe, en particulier aux abords des enclaves de Ceuta et Melilla.
Nous demandons à ce que les textes de loi, actuels ou à venir, concernant l'immigration et l’asile soient respectés et prennent en compte les engagements internationaux du Maroc et les dispositions de la Constitution marocaine de 2011. La précarité notamment légale et en termes de protection des droits subsiste pour certaines catégories d'étrangers au Maroc, et ce malgré la nouvelle politique migratoire.
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